enrichir le sol avec des palmiers
D’après Éléments de géologie (17ᵉ édition) de Maurice Renard et al., publié chez Dunod en 2023, on distingue les sols résiduels des sols transportés (d’éboulis et de coulées, alluviaux, glaciaires, lacustres, éoliens).
Concernant les sols résiduels :« Les conditions de l’altération conduisent à un nombre limité d’évolutions qui aboutissent à six types de sols (…) : les gleys (…) les podzols (…) les sols lessivés (…) les sols ferralitiques (…) les sols calcifiés (…) les sols salins (…). »
En zone tropicale humide, les sols ferralitiques sont les plus présents :
“Les sols ferralitiques se forment dans les zones bien drainées des régions tropicales humides. L’hydrolyse est très efficace et le profil du sol relativement uniforme. Dépourvu d’ions échangeables (qui ont été totalement évacués), il est enrichi en argiles et oxydes de fer résistants à ce type d’altération (kaolinite, gibbsite, hématite). Ces sols profondément infertiles sont couverts d’une végétation exubérante. Cette apparente contradiction s’explique par une alimentation en « circuit fermé » dans laquelle les arbres puisent leurs nutriments à la surface du sol, dans la mince couche végétale en voie de dégradation qu’ils ont engendrée. La déforestation massive qui est réalisée actuellement dans les zones équatoriales conduit à la désertification de ces régions. En effet, les terrains dégagés pour la culture ne sont fertiles que le temps d’épuiser les ressources de la couche de végétaux en voie de dégradation engendrée par la forêt. Ensuite, ne restent que les produits d’altérations infertiles, facilement érodés en l’absence de couvert végétal.”
Concernant les sols résiduels :« Les conditions de l’altération conduisent à un nombre limité d’évolutions qui aboutissent à six types de sols (…) : les gleys (…) les podzols (…) les sols lessivés (…) les sols ferralitiques (…) les sols calcifiés (…) les sols salins (…). »
En zone tropicale humide, les sols ferralitiques sont les plus présents :
“Les sols ferralitiques se forment dans les zones bien drainées des régions tropicales humides. L’hydrolyse est très efficace et le profil du sol relativement uniforme. Dépourvu d’ions échangeables (qui ont été totalement évacués), il est enrichi en argiles et oxydes de fer résistants à ce type d’altération (kaolinite, gibbsite, hématite). Ces sols profondément infertiles sont couverts d’une végétation exubérante. Cette apparente contradiction s’explique par une alimentation en « circuit fermé » dans laquelle les arbres puisent leurs nutriments à la surface du sol, dans la mince couche végétale en voie de dégradation qu’ils ont engendrée. La déforestation massive qui est réalisée actuellement dans les zones équatoriales conduit à la désertification de ces régions. En effet, les terrains dégagés pour la culture ne sont fertiles que le temps d’épuiser les ressources de la couche de végétaux en voie de dégradation engendrée par la forêt. Ensuite, ne restent que les produits d’altérations infertiles, facilement érodés en l’absence de couvert végétal.”
Elæis guineensis, le palmier à huile, est capable de pousser sur des sols profondément infertiles (jusqu’à des pH=4 par exemple). Il n’est toutefois pas à l’aise sur des sols contenant plus de 80% d’argile ou plus de 80% de sables grossiers ou ayant un horizon induré à moins de 80 cm.
Pour l’installer et le faire grandir sur des sols déjà cultivés, ayant une trop faible couche végétale en voie de dégradation, il faut créer cette couche, comme si on affourageait les jeunes palmiers.
Pour l’installer et le faire grandir sur des sols déjà cultivés, ayant une trop faible couche végétale en voie de dégradation, il faut créer cette couche, comme si on affourageait les jeunes palmiers.
C’est possible en apportant des rafles de régîmes de palmier après leur traitement par une unité d’extraction, avec la difficulté de répartir ces rafles sur toute la surface et la contrainte d’appauvrir les zones qui les ont produites.
C’est possible également en coupant des palmes de palmiers spontanés (quand il y en a suffisamment autour) et en les déposant au pied des palmiers venant d’être plantés.
Le semis et l’entretien de légumineuses de couverture contribue également à la création d’une couche végétale.

rafles de régimes de palmier rapportés en plantation après extraction de l’huile

palmiers spontanés (arrière plan) dont les feuilles âgées peuvent être élaguées et transportées au pied des jeunes palmiers

feuilles ne faisant plus suffisamment de photosynthèse, élaguées et découpées en plantation
En pratique, il est fréquent de ne pas parvenir à créer une couche végétale en voie de dégradation suffisante, de ne pas affourager suffisamment les jeunes palmiers.
Dans ce cas, leur photosynthèse est réduite, ils s’installent plus difficilement, produisent davantage de fleurs mâles et perdent davantage de fleurs femelles et jeunes régimes.
Mais leur propre production de feuilles, quand elles sont élaguées, génère progressivement une couche végétale, tout comme la légumineuse de couverture, quand elle est associée.
Des engrais de synthèse peuvent compenser partiellement les manques, à condition d’être retenus par suffisamment de matière organique.
Après un cycle de culture de palmier, qui est souvent de l’ordre de 25 ans, une couche végétale massive en voie de dégradation est laissée à la culture suivante (palmier ou autre), à condition que stipes et feuilles soient laissés sur la parcelle.
Le sol a été enrichi par les palmiers, dans le sens qu’une couche végétale massive en voie de dégradation a été créée dans un milieu oú il n’y en avait pas.
La quantité de carbone retenue par le milieu a été également très significativement augmentée.

Parcelle en phase de replantation (abattage et découpage des palmiers avant replantation).
produire de l’huile avec de l’air
L’huile de palme ne contient que des atomes de carbone, d’hydrogène et d’oxygène.
Ils sont tous extraits de l’air (via l’eau pour l’hydrogène), et non pas du sol.
Une plantation en équilibre qui n’exporte que de l’huile n’exporte que des éléments de l’air.
Une plantation en équilibre qui n’exporte que de l’huile n’exporte que des éléments de l’air.
Elle n’a donc théoriquement pas besoin d’apports nutritionnels, ce qui est unique en agriculture !
Elle transforme de l’air en huile !
Ce qui est également remarquable, c’est que la quantité d’huile potentielle extraite de l’air par hectare est très importante, 5 à 10 fois supérieure à toutes les autres cultures oléagineuses (qui génèrent par contre des tourteaux).
Le tableau ci-dessous donne le rendement en régîmes (FFB = Fresh Fruit Bunch) par hectare et par an de très belles plantations de palmiers PalmElit, selon l’âge et selon le déficit hydrique (0 mm parfois en Indonésie avec de la pluie en abondance presque tous les mois, 600 mm parfois au Bénin avec 5 mois de sec par exemple). Pour obtenir le rendement en huile, il faut multiplier par 25 à 27% d’huile dans les régimes, taux d’extraction des meilleures plantations.
Produire de l’huile avec de l’air (une fois la plantation en équilibre) suppose par contre que tout ce qui n’est pas huile, dans sa production, lui soit restitué, c’est-à-dire qu’un mécanisme de restitution ait été mis en place avec l’unité d’extraction et que chaque palmier de la plantation puisse en bénéficier.
Cela suppose aussi que les pertes d’atomes par volatilisation, ruissellement ou érosion et entraînement par l’eau dans les couches profondes de sol soient négligeables.
La protection du sol par une couverture végétale dense (légumineuse de couverture, canopée, feuilles élaguées, autres espèces choisies ou spontanées …) est indispensable.
La légumineuse de couverture, qui va mobiliser des nutriments pour son installation, parvient en général à neutraliser d’autres plantes venant concurrencer davantage les palmiers telles que les graminées, et introduit souvent de l’azote dans le milieu.
Pour qu’une plantation soit en équilibre, il faut également établir sa structure, c’est-à-dire installer des palmiers adultes et en bonne santé, ce qui consomme des nutriments (qui pourront ensuite être recyclés dans plusieurs générations de palmiers, chacune pouvant durer environ 25 ans).
Ces nutriments peuvent être apportés par « affouragement » des palmiers, éventuellement complété par des engrais de synthèse.
On ne produit donc pas de l’huile qu’avec de l’air avant équilibre de la plantation. Mais cet apport initial, sur le premier cycle de plantation, est ensuite théoriquement remobilisé par la dynamique de développement et d’élagage des feuilles et par les cycles suivants de replantation de palmiers.
Une plantation en équilibre théorique est aussi une plantation dont 1/25ème est replanté chaque année, dont les palmiers se répartissent en nombre égal par tranche d’âge d’un an, de 1 à 25 ans.
Le cheminement vers l’équilibre de la plantation est coûteux en travail et argent, surtout les quelques premières années où la production est nulle avant d’augmenter progressivement.
D’autres cultures sont possibles autour des palmiers pendant les toutes premières années, pour générer d’autres services : des précautions sont nécessaires pour qu’elles ne pénalisent pas le cheminement vers l’équilibre des palmiers.
intermède : huile de palme et huile de palme, et noix
Contrairement aux cultures annuelles (soja, colza, tournesol …), faciles à moissonner une fois pour toutes et produisant des graines de petites tailles riches en huile facile à séparer, le palmier produit jusqu’à deux gros régimes par mois de plus de 15 kg.
Chaque fruit contient une amande, au cœur blanchâtre, plus ou moins grosse, riche en huile, entourée d’une coque. Autour de la coque, une pulpe de couleur orange à maturité, plus ou moins épaisse et riche en huile.
Trois types de fruits existent dans la nature : à coque épaisse, à coque fine et sans coque et, généralement stériles (caractère codé par un gène ayant deux allèles). Les producteurs de semences de palmier pollinisent les fleurs femelles des palmiers à coque épaisse avec du pollen de fleurs mâles de palmiers sans coque. Les sélectionneurs choisissent les parents conduisant au meilleurs descendants (nombre de régîmes par an, rendement en régîmes par an, taux d’extraction d’huile, résistance aux maladies, croissance verticale réduite, encombrement réduit).
Quand ils privilégient la production d’huile issue de la pulpe, ils ont tendance à réduire le volume de l’amande et l’épaisseur de la coque.
Une fois coupé (manuellement, parfois à plus de 10 mètres de haut avec une perche ou par un grimpeur) et manipulé (secoué …), l’huile, à l’intérieur des fruits, se dégrade rapidement (les triglycérides, riches nutritionnellement et rémunérés par les filières agro-alimentaires, sont attaqués par des enzymes, les lipases, qui les découpent en acides).
Température et pression à l’entrée des extracteurs industriels neutralisent ce phénomène. Le temps entre récolte et traitement à l’usine est déterminant. Un extracteur industriel coûte de 500 kEUR (pour 300 ha) à plusieurs millions pour les plus gros (pour 10.000 ha par exemple). L’huile, rouge, est raffinée, blanchie (perdant au passage une partie de ses vitamines) et désodorisée. L’impact sur l’environnement est souvent pris en compte (autonomie énergétique, au prix d’un moindre retour de matière végétale en décomposition au champ, parfois biogaz, lagunage …).
Les extracteurs artisanaux, au contraire, qui se développent en périphérie des extracteurs industriels, les concurrencent (en période de faible production) et les complètent (en période de forte production), n’ont généralement pas la possibilité de traiter directement de gros régimes de 15 kg et en font retirer d’abord les fruits. Mais les régimes sont coriaces et l’effruitage, manuel, au couteau, est exigeant en travail, dur et risqué. Du coup, les régimes sont laissés à fermenter plusieurs jours voire semaines après récolte pour que l’ancrage des fruits soit moins solide et que leur séparation soit facilitée. L’acidité grimpe, par exemple jusqu’à 30%, bien au-delà des 5% tolérées par les filières agroalimentaires, les plus rémunératrices. L’extraction est coûteuse en combustible (souvent bois) et pénible (fumée, chaleur). Les liquides issus de l’extraction sont rejetés dans le cours d’eau proche de l’extracteur.
Les foyers utilisent des fruits pour leur cuisine, au sein de préparations longues séparant progressivement la partie digestible des fruits et conférant aux plats une couleur rouge caractéristique, un goût, au moins partiellement lié à la forte acidité, et un comportement particulier (réactions chimiques ou à la température). Ils savent également séparer l’huile du fruit et produire ainsi de l’huile rouge.
Quand on passe des régions les plus favorables au palmier à huile, à pluviométrie bien étalée sur l’année, à des zones avec plusieurs mois de saison sèche, par exemple 6 ou 7, on passe d’une production de régîmes relativement bien répartie sur tous les mois de l’année à une production de régîmes concentrée sur 3 à 4 mois. Dans ces situations, les plus sèches, une usine ne fonctionne donc qu’un tiers du temps et demande plus de 3 fois plus de temps pour être remboursée. Ou, dit autrement, il faut une usine 3 fois plus grosse pour traiter la même production annuelle.
Dans ces situations-là, l’entretien de la plantation et la circulation des récolteurs ne génèrent pas de revenus pendant 8 mois par an : ils ne sont donc pas réalisés. Les régîmes présents voient leurs mésocarpes se vider de leur huile (pourrissement …). Par contre leur noix (amande protégée par sa coque), riche en huile, se conserve et peut être récoltée et utilisée ultérieurement.
C’est d’ailleurs par le commerce des noix que la filière industrielle a commencé, des flux massifs depuis les bosquets africains vers l’Europe au XIXème siècle ayant lancé les activités de fabrication de savon des frères Lever (d’Unilever) par exemple.
La noix était probablement la forme principale d’utilisation des fruits du palmier à huile du fait de sa conservabilité et de sa transportabilité. Des noix ont par exemple traversé l’Atlantique à bord de navires au temps de l’esclavage : on trouve jusqu’à présent des bosquets de palmier à huile à Salvador de Bahia au Brésil.
En résumé, avant l’ère industrielle, des noix circulaient pour être consommées telles qu’elles (énergie) ou transformées en huile de palmiste. Les ménages récoltaient des régîmes frais pour, en plus, intégrer de la pulpe dans leurs préparations alimentaires et produire de l’huile rouge.
Au début de l’ère industrielle, des noix sont transportées sur de longues distances pour fabriquer du savon.
Puis l’intérêt se porte sur l’huile de pulpe, potentiellement bien plus massive dans chaque fruit : sélection de formes de fruits, de parents, de zones de production oú de la pulpe est fabriquée toute l’année : pluviométrie massive et bien étalée, température élevée, en général dans des zones où le contrôle de la végétation est extrêmement difficile sans moyens industriels et où mouche tsé-tsé et trypanosomiase ont empêché le développement de l’élevage de ruminants et de l’agriculture.
Ces zones sont couvertes de forêt, l’agriculture n’y est pas développée : les consommateurs de produits industriels souhaitent, au sens large, de moins en moins être associés à leur déforestation. Les nouvelles zones de plantation remontent donc vers là où il fait plus sec, là où il faut plus froid (altitude), là ou agriculture et population se sont davantage développées. Les nouveaux projets de développement, agricoles ou industriels, rendus indispensables par croissance de la demande dans les pays producteurs et croissance de leurs importations, sont obligatoirement plus inclusifs et plus fins techniquement. Cela n’empêche pas que des aventures soient tentées en zone forestière ou sans consultation des êtres humains utilisant les surfaces ciblées : elles tournent court de plus en plus vite.
Chaque fruit contient une amande, au cœur blanchâtre, plus ou moins grosse, riche en huile, entourée d’une coque. Autour de la coque, une pulpe de couleur orange à maturité, plus ou moins épaisse et riche en huile.
Trois types de fruits existent dans la nature : à coque épaisse, à coque fine et sans coque et, généralement stériles (caractère codé par un gène ayant deux allèles). Les producteurs de semences de palmier pollinisent les fleurs femelles des palmiers à coque épaisse avec du pollen de fleurs mâles de palmiers sans coque. Les sélectionneurs choisissent les parents conduisant au meilleurs descendants (nombre de régîmes par an, rendement en régîmes par an, taux d’extraction d’huile, résistance aux maladies, croissance verticale réduite, encombrement réduit).
Quand ils privilégient la production d’huile issue de la pulpe, ils ont tendance à réduire le volume de l’amande et l’épaisseur de la coque.
Une fois coupé (manuellement, parfois à plus de 10 mètres de haut avec une perche ou par un grimpeur) et manipulé (secoué …), l’huile, à l’intérieur des fruits, se dégrade rapidement (les triglycérides, riches nutritionnellement et rémunérés par les filières agro-alimentaires, sont attaqués par des enzymes, les lipases, qui les découpent en acides).
Température et pression à l’entrée des extracteurs industriels neutralisent ce phénomène. Le temps entre récolte et traitement à l’usine est déterminant. Un extracteur industriel coûte de 500 kEUR (pour 300 ha) à plusieurs millions pour les plus gros (pour 10.000 ha par exemple). L’huile, rouge, est raffinée, blanchie (perdant au passage une partie de ses vitamines) et désodorisée. L’impact sur l’environnement est souvent pris en compte (autonomie énergétique, au prix d’un moindre retour de matière végétale en décomposition au champ, parfois biogaz, lagunage …).
Les extracteurs artisanaux, au contraire, qui se développent en périphérie des extracteurs industriels, les concurrencent (en période de faible production) et les complètent (en période de forte production), n’ont généralement pas la possibilité de traiter directement de gros régimes de 15 kg et en font retirer d’abord les fruits. Mais les régimes sont coriaces et l’effruitage, manuel, au couteau, est exigeant en travail, dur et risqué. Du coup, les régimes sont laissés à fermenter plusieurs jours voire semaines après récolte pour que l’ancrage des fruits soit moins solide et que leur séparation soit facilitée. L’acidité grimpe, par exemple jusqu’à 30%, bien au-delà des 5% tolérées par les filières agroalimentaires, les plus rémunératrices. L’extraction est coûteuse en combustible (souvent bois) et pénible (fumée, chaleur). Les liquides issus de l’extraction sont rejetés dans le cours d’eau proche de l’extracteur.
Les foyers utilisent des fruits pour leur cuisine, au sein de préparations longues séparant progressivement la partie digestible des fruits et conférant aux plats une couleur rouge caractéristique, un goût, au moins partiellement lié à la forte acidité, et un comportement particulier (réactions chimiques ou à la température). Ils savent également séparer l’huile du fruit et produire ainsi de l’huile rouge.
Quand on passe des régions les plus favorables au palmier à huile, à pluviométrie bien étalée sur l’année, à des zones avec plusieurs mois de saison sèche, par exemple 6 ou 7, on passe d’une production de régîmes relativement bien répartie sur tous les mois de l’année à une production de régîmes concentrée sur 3 à 4 mois. Dans ces situations, les plus sèches, une usine ne fonctionne donc qu’un tiers du temps et demande plus de 3 fois plus de temps pour être remboursée. Ou, dit autrement, il faut une usine 3 fois plus grosse pour traiter la même production annuelle.
Dans ces situations-là, l’entretien de la plantation et la circulation des récolteurs ne génèrent pas de revenus pendant 8 mois par an : ils ne sont donc pas réalisés. Les régîmes présents voient leurs mésocarpes se vider de leur huile (pourrissement …). Par contre leur noix (amande protégée par sa coque), riche en huile, se conserve et peut être récoltée et utilisée ultérieurement.
C’est d’ailleurs par le commerce des noix que la filière industrielle a commencé, des flux massifs depuis les bosquets africains vers l’Europe au XIXème siècle ayant lancé les activités de fabrication de savon des frères Lever (d’Unilever) par exemple.
La noix était probablement la forme principale d’utilisation des fruits du palmier à huile du fait de sa conservabilité et de sa transportabilité. Des noix ont par exemple traversé l’Atlantique à bord de navires au temps de l’esclavage : on trouve jusqu’à présent des bosquets de palmier à huile à Salvador de Bahia au Brésil.
En résumé, avant l’ère industrielle, des noix circulaient pour être consommées telles qu’elles (énergie) ou transformées en huile de palmiste. Les ménages récoltaient des régîmes frais pour, en plus, intégrer de la pulpe dans leurs préparations alimentaires et produire de l’huile rouge.
Au début de l’ère industrielle, des noix sont transportées sur de longues distances pour fabriquer du savon.
Puis l’intérêt se porte sur l’huile de pulpe, potentiellement bien plus massive dans chaque fruit : sélection de formes de fruits, de parents, de zones de production oú de la pulpe est fabriquée toute l’année : pluviométrie massive et bien étalée, température élevée, en général dans des zones où le contrôle de la végétation est extrêmement difficile sans moyens industriels et où mouche tsé-tsé et trypanosomiase ont empêché le développement de l’élevage de ruminants et de l’agriculture.
Ces zones sont couvertes de forêt, l’agriculture n’y est pas développée : les consommateurs de produits industriels souhaitent, au sens large, de moins en moins être associés à leur déforestation. Les nouvelles zones de plantation remontent donc vers là où il fait plus sec, là où il faut plus froid (altitude), là ou agriculture et population se sont davantage développées. Les nouveaux projets de développement, agricoles ou industriels, rendus indispensables par croissance de la demande dans les pays producteurs et croissance de leurs importations, sont obligatoirement plus inclusifs et plus fins techniquement. Cela n’empêche pas que des aventures soient tentées en zone forestière ou sans consultation des êtres humains utilisant les surfaces ciblées : elles tournent court de plus en plus vite.
réduire des importations
La demande mondiale d’huile végétale augmente. L’huile de palme est la première huile utilisée.
Une information de qualité est disponible sur ourworldindata.org
Les pays dont la richesse par habitant est la plus faible sont ceux dont la natalité est la plus élevée : leur population est en train de quadrupler au cours de ce siècle (pour que la natalité soit réduite, il faut d’abord que la richesse par habitant augmente - avoir quelque chose à transmettre - et que les filles soient alphabétisées).
Ce sont également les pays où les constructions de filière sont les plus délicates.